L’etude de la migration

Le Phragmite aquatique réalise une migration en boucle au cours de son cycle biologique. Le parcours post nuptial longe plutôt le littoral Mer du Nord-Manche-Atlantique pour arriver en Afrique de l’Ouest. Entre juillet et octobre (dates extrêmes 8 juillet – 16 octobre), la grande majorité de la population mondiale survole la France sur l’ensemble de sa façade littorale pour rejoindre ses quartiers d’hivernage au Sénégal et au Mali (sites connus à l’heure actuelle) et plus généralement en Afrique de l’Ouest. Le trajet retour serait un peu plus continental passant au retour d’Afrique plus par le bassin méditerranéen.  Le rôle de la France, lors de la migration pré-nuptiale, semble restreint au seul pourtour méditerranéen, mais reste peu suivie pour le moment.

Le Phragmite aquatique est un petit passereau « marron » au sein d’un habitat difficilement accessible. Ajouter ses faibles effectifs et son passage uniquement en migration, son observation n’est alors pas aisée. Les stations de baguage sont le meilleure moyen de l’étudier et aussi de voir son passage. Comme pour les autres passereaux, la migration du Phragmite aquatique est étudiée principalement par la technique du baguage : capture/marquage/recapture. Cette technique représente est l’outil primordial pour collecter des  données pour alimenter les connaissances sur l’espèce lors de ses migrations. Pour cela, le réseau de bagueurs français et européens se mobilise par la mise en place de stations de baguage régulières ou temporaires en fonction des moyens disponibles et des enjeux locaux. Ainsi des stations de baguage, jalonnent le parcours migratoire du Phragmite aquatique et permettent d’engranger des milliers de données chaque année pour mieux caractériser et comprendre la stratégie de migration de ce petit passereau.

Le principe est simple. Schématiquement, il faut identifier un territoire aux habitats favorables pour l’espèce, puis monter les lignes de trois filets verticaux de 12 mètres de long, aussi appelés filets japonais, successifs tendus entre des perches. A cette ligne de 36 mètres de filets est associées un système de leurre acoustique diffusant uniquement le chant du Phragmite aquatique. L’ouverture de la station est quotidienne et se fait une heure avant le lever du soleil à midi et ce sur une période minimale de 10 jours si possible. Par mauvaise météo, les filets ne sont pas ouverts pour ne pas risquer de blesser les oiseaux et se donner les meilleures chance de captures.

Un protocole standardisé élaboré par le CRBPO est proposé aux réseaux des bagueurs pour que toutes et tous puissent collecter les données de la même manière et donc permettre une analyse statistique par la suite. Plus d’information sur le CRBPO, et le thème de recherche spécifique au suivi de la migration du Phragmite aquatique thème ACROLA.

 

Le CRBPO

Baguer est une activité scientifique, gérée par le Muséum National d’Histoire Naturelle (CRBPO) avec des autorisations spécifiques pour la manipulation d’espèces protégées ; qui doit rester dans un cadre restreint.

Depuis près d’un siècle (1923) le Centre de Recherche sur la Biologie des Populations d’Oiseaux (CRBPO) archive au sein du Muséum national d’Histoire naturelle toutes les données de baguage d’oiseaux concernant la France.

En 2017, en partenariat avec le service informatique du Muséum, un site internet a été créé pour accéder à ces données.

 

Suivre la migration du Phragmite aquatique en France

Grâce à la participation des bagueurs, nous pouvons mettre en place un outil de « d’information en directe » de son passage sur notre territoire. Suivre la migration postnuptiale de l’espèce en France en direct est possible.

Ci-dessous, un outil d’information sur les captures, par date et par site.

Cet outil est basé sur le volontariat et le bénévolat des bagueurs, il est donc uniquement informatique.

Attention : nous testons un nouvel outil cette année, qui a vocation à s’améliorer après sa première année d’utilisation.