Au travers des premiers retours de terrain (incomplets), nous voyons que le passage du Phragmite aquatique est en cours. Surtout avec des adultes au début, puis des jeunes, qui permettent largement d’augmenter les effectifs capturés.
Par rapport à l’année dernière, avec la même source d’information (volontariat des bagueurs, pas la base complète du CRBPO), au 21/08, nous étions à 290 captures de Phragmite aquatique, contre 249 cette année.
Si nous regardons les stations stables d’un point de vu pression de captures, la station de Donges (façade Atlantique) avait 82 captures au 21/08 l’année dernière, contre 77 cette année ; et la Réserve Naturelle Nationale de l’estuaire de la Seine (façade Manche), sur ses deux stations, cumulait 35 captures l’année dernière, contre 44 cette année.
Mais les conditions de suivi n’étaient pas les mêmes, avec une fin de mois de juillet/début août, à la météo compliquée pour le baguage. Il est donc pour le moment difficile de comparer les années tant que toutes les données ne sont pas dans la base du CRBPO… en première approximation, on serait dans une année assez semblable à celle de l’année dernière en terme de nombre de captures.
Mais que s’est-t-il passé sur les sites de reproduction cette année ?
Les quatre pays accueillant l’espèce en reproduction sont la Biélorussie, l’Ukraine, la Pologne et la Lituanie. Malgré la distance, et surtout les troubles politiques, nous avons pu avoir quelques informations de la part de nos partenaires au sein de l’AWCT.
Krzysztof Stasiak de OTOP Pologne nous indique que suivant les avis des experts sur le terrain, la situation sur les principaux sites n’est pas très bonne : les niveaux d’eau étaient bas, et il ne semblait pas y avoir beaucoup d’individus. La synthèse du monitoring, par transects, du nombre de nicheurs est en cours.
En Lituanie, Zymantas Morkvenas du Baltic Environnemental Forum Lithuania, en charge du LIFE « Stepping stones towards long-term favorable conservation status of Aquatic Warbler in Lithuania and Belarus » nous informe sur la situation dans son pays. Au total, le nombre de mal chanteur global est similaire à l’année dernière. Par contre, cela cache des différences entre sites : certains sites témoignent d’une augmentation et d’autres baissent. Pour le moment, la situation est considérée comme stable.
Depuis le début du LIFE « Stepping stones towards long-term favorable conservation status of Aquatic Warbler in Lithuania and Belarus », en parallèle aux actions de restauration des habitats, des expérimentations de réinplantation de poussins de Phragmite aquatique (translocation) ont été menées.
D’abord entre la Biélorussie et la Lituanie pour augmenter les populations en place, en lien avec les mesures sur les habitats. Et depuis cette année, entre la Pologne et la Poméranie (zone au nord de l’Allemagne, à cheval sur la frontière entre la Pologne et l’Allemagne).
Tous les individus déplacés pour ces translocations sont marqués avec des systèmes lisibles à distances (bague Darvic) pour notamment contrôler leur retour sur les sites de reproduction.
De cette manière, pendant les opérations de baguage sur les sites de migration, notamment en France, on peut avoir la surprise de capturer un Phragmite aquatique –ce qui déjà en soi est toujours une bonne surprise !!-, mais encore avec une bague étrangère, voir une bague Darvic.
C’est ce qui s’est passé déjà à deux reprises cette année, sur le site du Migron, dans l’estuaire de la Loire, au mois d’août :
- Un contrôle d’un adulte avec une bague bleue. Cet individu a été déplacé entre deux sites en Biélorussie : Zvanec vers Servech en 2020. Il a été revu cette année à Servech (photo de tête, merci à Zymantas !) puis en migration au Migron.
- Un jeune de l’année a été capturé avec une bague Darvic orange. Cette fois, c’est un jeune issu d’un déplacement entre la Pologne et la Poméranie qui effectue sa première migration vers les sites d’hivernage.
Merci à toutes les personnes qui ont fourni des informations !! 🙂